CARSAT des Pays de la Loire
"Le PRST3 est une véritable opportunité pour nous de partager nos actions avec d’autres préventeurs en s’accordant sur des priorités communes."
Jean-Raymond LANRIVIN, directeur des risques professionnels de la CARSAT Pays de la Loire, nous a reçus pour évoquer l’implication de la CARSAT dans le PRST3 des Pays de la Loire.
Jean-Raymond LANRIVIN, la CARSAT a de nombreuses missions, pouvez-vous nous dire plus précisément quelles sont celles de la direction des risques professionnels ?
Comme vous le savez, la CARSAT assure les entreprises pour les risques d’accident du travail et de maladie professionnelle. Elle a pour particularité d’être un assureur solidaire. Je m’explique : elle assure toutes les entreprises, y compris celles qui ont une sinistralité très élevée, et tous les salariés quels qu’ils soient. Aucun assuré n’est exclu. Cela nous donne aussi des droits : en particulier celui d’aller dans les entreprises et de leur demander de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour limiter cette sinistralité. Le département prévention des risques professionnels de la CARSAT est donc là pour veiller à ce que les entreprises prennent toutes les mesures nécessaires pour faire baisser le nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles, et pour les accompagner dans une prévention efficace.
Comme tout assureur, nous appliquons un taux de cotisation variable selon la sinistralité : on comprend aisément qu’un couvreur est plus exposé qu’un comptable, et cela se ressent sur les taux de cotisations qui peuvent aller de 1 à plus de 10 % selon les secteurs. Il existe en complément un système de bonus/malus. Les bonus sont des aides financières qui permettent aux entreprises d’investir (on les appelle contrats de prévention quand ils embrassent plusieurs risques et aides financières simplifiées quand ils interviennent sur un achat plus ponctuel). A l’inverse, une majoration du taux de cotisation peut être décidée pour les entreprises qui ne font pas les efforts attendus pour améliorer leur situation en matière de prévention.
Concrètement, quelles actions mène votre direction en matière de prévention ?
Il faut tout d’abord préciser que nous disposons de 30 contrôleurs de sécurité et 13 ingénieurs-conseils pour assurer le suivi d’environ 110 000 établissements.
Cela ne nous donne évidemment pas la possibilité de rencontrer chaque entreprise régulièrement. Il faut donc concevoir des programmes de prévention, ciblés selon les risques et/ou selon les professions. Ce qui guide ces choix, ce sont les statistiques en matière d’accidents du travail et de maladies professionnelles.
Ces dernières années on y trouve aussi bien les chutes dans le BTP que des actions en direction des maisons de retraite (EHPAD). On s’intéresse également à des risques comme les TMS, que l’on retrouve à la fois dans des secteurs industriel et tertiaire. Notre région est une des plus touchées par ce risque en raison d’une présence forte des industries traditionnelles (métallurgie, bois, papier,…) et agroalimentaires, qui sont souvent le lieu de développement de TMS.
D’autres programmes nous tiennent à cœur, comme ceux relatifs à la formation par exemple. Nous nous impliquons dans la prévention des risques tant dans la formation initiale et continue (par exemple dans les filières techniques, les lycées professionnels) que dans l’enseignement supérieur (former les futurs managers). Par ailleurs, nous animons le réseau des organismes de formation continue, en partenariat avec l’INRS, pour développer une offre régionale de formation diversifiée et de qualité.
Dans le cadre de ces actions, nous effectuons des interventions directes dans les entreprises (ce qui donne à nos équipes une très bonne connaissance de terrain) et lorsque des expertises plus complexes s’avèrent nécessaires, nous avons recours à nos laboratoires de chimie et de mesures physiques qui travaillent pour les régions Bretagne et Pays de la Loire, ou encore à des ergonomes ou notre psychologue du travail.
Evidemment, au-delà des programmes ciblés de prévention, nos équipes engagent des investigations sur des risques émergents et cherchent à répondre aux sollicitations des entreprises et de leurs salariés, dans la limite de leurs moyens.
Il existe aussi un volet contrôle dans nos interventions pour vérifier la mise en œuvre effective des mesures demandées.
Nos équipes interviennent en partenariat fréquent avec d’autres préventeurs comme l’inspection du travail, les services de santé interentreprises ou l’OPPBTP.
Et le plan régional santé travail 3 dans tout cela ?
Nos équipes, bien que peu nombreuses, sont très fortement impliquées dans l’élaboration et la mise en œuvre de ce plan. Le PRST3 est une véritable opportunité pour nous de partager nos actions avec d’autres préventeurs en s’accordant sur des priorités communes. Beaucoup de ces actions sont en cohérence avec nos propres priorités. Elles nous permettent d’aller plus loin ou de les démultiplier. C’est aussi un moyen de mieux se connaitre entre préventeurs et, demain, l’assurance d’être plus efficace. Nous sommes persuadés que c’est là un bon investissement !
D’ailleurs, ce plan donne de la cohérence aux contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens signés entre la CARSAT, la DIRECCTE et les services de santé interentreprises. Il faut prioriser les actions à mener et mettre en visibilité ce qui est fait en démontrant la valeur ajoutée de ces complémentarités.